Paris 2024. Après les JO, la fête paralympique puis l’héritage L’effet Paris 2024 ne s’arrêtera pas dimanche. Ambiance et exploits : pour les Jeux paralympiques, on nous promet la même ferveur. Puis des villes un peu différentes seront rendues aux Franciliens. Ouest-France Philippe MIRKOVIC et Cyril PETIT. Publié le 09/08/2024 à 08h00 Dimanche soir, la vasque s’éteindra et le drapeau olympique sera remis à Los Angeles, ville hôte pour 2028. Fini les exploits sportifs, les ambiances de folie, les cris devant la télé et les photos waouh sur les réseaux sociaux ? Non, car les Jeux, ça continue ! Du 28 août au 8 septembre, Paris accueille les paralympiques. 4 400 athlètes, 172 nations, 549 épreuves… « Le match retour des JO », selon Tony Estanguet, le président du Comité d’organisation qui promet des performances sportives incroyables, la même ambiance folle et des sites d’exception identiques. Sans parler des valeurs d’inclusion que déploiera l’événement. D’ailleurs, la préparation commence pour adapter les sites. Au premier rang desquels la place de La Concorde, qui accueillera la cérémonie d’ouverture (avec le bas des Champs-Élysées pour le défilé des athlètes). « Dès la fin des épreuves de breakdance samedi soir, on va commencer, explique Édouard Donnelly, le directeur des opérations de Paris 2024. C’est la transition la plus ambitieuse et la plus complexe puisqu’on a dix-sept jours pour transformer ces quatre stades de sports urbains en une arène où aura lieu le show, au centre de la place. » Des sites prestigieux Les Jeux paralympiques auront lieu quasi intégralement à Paris et en Île-de-France. Seule Châteauroux accueillera les compétitions de tir. La plupart des sites prestigieux seront utilisés : Grand Palais, Stade de France, Champ de Mars, Invalides, Roland-Garros, Château de Versailles. Portée par les JO, la billetterie accélère. « On vend aujourd’hui cinq fois plus de billets chaque jour pour les paralympiques qu’avant les JO. On est à plus de 1,2 million de billets achetés, sur 2,8 disponibles, a dévoilé lundi Michael Aloïsio, le directeur général délégué de Paris 2024. Ça va accélérer jusqu’au coup d’envoi. Beaucoup de Français n’ont pas envie que la fête s’arrête. » Hors cérémonies (de 45 € à 700 €), les prix des billets ont été fixés entre 15 € et 70 €. Plus de la moitié ont été mis en vente à 25 € ou moins. La flamme paralympique, elle, sera allumée le 24 août à Stoke Mandeville, en Grande-Bretagne. Le lendemain, elle empruntera le tunnel sous la Manche, puis traversera une cinquantaine de villes en France, portée par 1 000 éclaireurs. Saint-Malô, Lorient, La Roche-sur-Yon et Rouen seront quatre des douze d’où partiront, simultanément, des flammes le 25 août. Et quand s’éteindra ce feu au soir du 8 septembre, dans le Stade de France, que restera-t-il de Paris 2024 ? Les structures temporaires disparaîtront. « Nos opérations de démontage sont programmées pour rendre d’abord ce qui aide le plus la vie de la cité. On va rendre le plus rapidement possible les stations de métro ou les voies de circulation, dès début septembre et petit à petit. Les opérations s’échelonneront jusqu’en octobre », précise Édouard Donnelly, La Seine et la vasque Puis, viendra le temps de « l’héritage ». Seules trois infrastructures pérennes ont été construites pour ces Jeux : l’Arena de la Porte de la Chapelle, qui accueillera les exploits du Paris Basket ; le Centre aquatique olympique de Saint-Denis. Et le village des athlètes. Il sera reconverti et disponible fin 2025 pour les habitants de la Seine-Saint-Denis. Ce sera un espace « 100 % accessible » avec des « bâtiments très isolés, chauffés et rafraîchis par la géothermie, adaptés aux périodes de fortes chaleurs », rappelait lors de l’inauguration la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo). Le tout a été « créé comme un quartier de ville avec ses logements, ses commerces, écoles et bureaux, qui accueillera 6 000 habitants et 6 000 salariés ». La Seine-Saint-Denis concentre 80 % des investissements réalisés pour les Jeux. Outre le village olympique, « cinq piscines ont été créées dans ce département, où les enfants avaient le moins de chance d’apprendre à nager, faute d’infrastructures suffisantes », souligne Marc Guillaume, le préfet de région Île-de-France. « Il y a aussi l’extension du réseau de transport, la réalisation de nouveaux franchissements de la Seine, de voies ferrées et d’autoroutes qui vont désenclaver des quartiers. » Les Parisiens et touristes ont aussi gagné l’extension de la ligne 14 du métro vers le Stade de France et vers l’aéroport d’Orly. Et la très surveillée dépollution de la Seine ? Un investissement d’1,4 milliard a permis de moderniser deux usines de traitement des eaux en amont de la capitale, de créer cinq bassins de stockage d’eau pluviale, la mise aux normes de milliers de branchements privés et le renforcement des réseaux publics. « On a réussi à tenir les épreuves dans le fleuve. Ces jours-là, nous étions aux normes sur tous les points, insiste Marc Guillaume, en rappelant que des sites de baignade pérennes dans la Seine seront ouverts à compter de 2025. Des travaux vont se poursuivre pour corriger encore quelques branchements en amont de Paris. Et on poursuivra ensuite ce plan baignade en aval. » Parmi les symboles, la question de la vasque majestueuse qui s’élève dans le ciel parisien devra aussi être tranchée. Son maintien dans la ville a été demandé par la maire Anne Hidalgo ; Emmanuel Macron a promis d’y réfléchir. Il n’y aura sans doute plus la flamme ; mais il faudra l’entretenir quand même.